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Queen et le Japon

Queen et le Japon

Par Sébastien Martignac

Le succès de Queen a rapidement traversé la Manche. Au milieu des années 70, une véritable Queenmania s’empare du Japon bien avant que le quatuor britannique n’effectue sa première tournée nippone. Dès lors, une véritable amitié va naître et perdurer entre le groupe et le Pays du Soleil levant. Un lien fort qui ne se dément pas, encore aujourd’hui.

Queen n’a jamais caché sa volonté de conquérir le monde avec sa musique. Si le groupe se bâtit une notoriété en se produisant à travers le Royaume-Uni, les quatre membres se sentent un peu à l’étroit et éprouvent rapidement le besoin de promouvoir leurs albums sur scène à la rencontre d’un plus large public.

Profitant de la tournée promotionnelle de leur 3ème album Sheer Heart Attack, commencée en Europe en octobre 1974 (29 dates) et passant par les Etats-Unis et le Canada en février-mars 1975 (32 dates), Queen se rend au Japon où huit dates clôturent leur périple. Le groupe y vend plus de disques que Deep Purple : Sheer Heart Attack et le single Killer Queen sont n°1 dans les charts japonais. Et Freddie ne cache pas son enthousiasme de s’y produire : « J’ai hâte. Toutes ces geishas… Filles ou garçons », confie-t-il au New Musical Express (NME).

Queen débarque au Japon, accueilli comme des héros

 Un petit break s’imposait après leur tournée nord-américaine, le groupe décide de se reposer une semaine à Hawaï avant d’atterrir à l’aéroport Haneda de Tokyo, le 17 avril 1975. Sur place, 3.000 fans hystériques, dont beaucoup de filles, les attendent, criant et portant des pancartes au nom du groupe, des banderoles « J’aime Queen », ou encore des photos des musiciens. Certaines pleurent en voyant débarquer Freddie, Roger, Brian et John ! Queen produit le même effet que les Jackson 5 et les Beatles auprès de leurs admirateurs japonais. La sécurité protège les quatre musiciens de la foule qui les couvre de cadeaux, tire leurs vêtements et même leurs cheveux ! Freddie est choqué du comportement excessif de leurs fans qui jusque-là n’avaient jamais porté atteinte à leurs physiques.

« C’était stupéfiant, toutes ces petites japonaises hurlant et criant pour nous ! Nous ne pouvions pas comprendre, c’était comme un autre monde, mais on adorait çà ! » Brian May

C’est à ce moment-là que Mercury réalise l’impact de leur musique, leur potentiel international et le poids de Queen dans l’industrie musicale. Cela amènera le groupe à renégocier leur contrat auprès de leur manager Jack Nelson et des frères Sheffield, leurs producteurs, car si Queen vend très bien ses disques et rapporte beaucoup d’argent à Trident et EMI, leurs revenus n’évoluent pas.

Queen – Japan 1975 – Queen Official © Queen Productions ltd, UMG, EMI Music.

 

Première tournée de Queen au Japon : les huit concerts affichent complet à travers le pays

19/04/1975 : The Nippon Budokan (Tokyo)
22/04/1975 : The Aichi Taikukan (Nagoya)
23/04/1975 : The Kokusai Kaikan (Kobe)
25/04/1975 : The Kyuden Kinen Taikukan (Fukuoka)
28/04/1975 : The Okayama Kenritsu Taikukan (Okayama)
29/04/1975 : The Yamaha Tsumagoi Hall (Shizuoka)
30/04/1975 : The Yokohama Bunka Taikukan (Yokohama)
01/05/1975 : The Nippon Budokan (Tokyo)

Premier concert de Queen mémorable au Budokan de Tokyo

 Pour ce premier événement filmé par la télévision japonaise, les fans nippons ne sont pas moins de 10.000 pour voir leurs idoles. Habituellement calmes et disciplinés, les Japonais font preuve d’une excitation et d’une agitation inhabituelles. Leur déchainement oblige les responsables de la salle à payer des lutteurs de sumo pour empêcher le public de monter sur la scène pendant l’attente du show. Arrivés à la rescousse, les imposants sportifs improvisés vigiles à la dernière minute forment un cordon de sécurité efficace. Mais à quelques minutes du spectacle, les sumos se font déborder par le public qui envahit le devant de la scène. Queen arrive alors sur scène pour calmer les ardeurs du public et commence le concert. Les 10.000 personnes explosent alors dans une hystérie collective, les sièges se mettent à voler dans la salle ! Les organisateurs cèdent à la panique lorsqu’au même moment un mouvement composé essentiellement de jeunes filles se déplace telle une vague de toute la longueur de la scène et de 3 mètres de large, en hurlant, pleurant, couvrant même la musique, selon les témoignages ! Certains essaient de monter violemment sur scène pour accéder à leurs idoles. Face aux risques de piétinement, Freddie qui s’est réfugié au fond de la scène, interrompt le spectacle et met le public en garde quant à la sécurité des personnes. Les spectateurs se calment, retrouvent leurs places et le spectacle reprend sans connaître d’autres problèmes. A la fin du concert et pour leur sécurité personnelle, les membres du groupe quittent précipitamment le Budokan en voiture blindée, face à l’hystérie incontrôlable des fans.

 Queen sillonne le pays et retrouve cette ambiance survoltée à chaque concert : la Queenmania déferle sur le Japon tel un véritable tsunami.

Pour Freddie, cette première tournée au Japon scelle le début d’une histoire d’amour entre le Pays du Soleil levant et lui. Il se passionne pour la culture et la tradition japonaise et commence une impressionnante collection d’art et d’antiquités. Ses premiers choix se portent sur des estampes, des vases en porcelaine et des panneaux en laque de Coromandel du XVIIIème siècle. 

« J’ai bien aimé leur façon de vivre, leur art… J’y retournerais dès demain, si je le pouvais… » Freddie Mercury

Queen joue de nouveau au Budokan de Tokyo pour clôturer leur tournée. Afin de rendre hommage à l’accueil chaleureux qui leur est réservé depuis leur arrivée, le groupe monte sur scène pour les rappels, habillés de kimonos, provoquant une ovation extraordinaire.

Freddie portera d’ailleurs par la suite un kimono pour certains concerts de Queen (Cf. l’article Les costumes dans les concerts et les vidéos de Queen).

Durant cette tournée, le magazine japonais Music Life organise une conférence de presse et décerne à Queen le trophée du meilleur album de l’année pour Sheer Heart Attack par rapport aux ventes réalisées et à leur popularité au Japon. Music Life est une revue pionnière sur la musique occidentale, réputée pour avoir décroché la première interview des Beatles, réalisée par une journaliste japonaise à Londres, en 1965. Ancienne éditrice en chef du magazine, Tôgô Kaoruko est l’artisan du succès phénoménal de Queen au Japon*. Queen gardera pendant huit années consécutives, jusqu’en 1982, la tête du classement des groupes préférés des lecteurs de Music Life.

« J’étais convaincue que le côté bad boy de Freddie, son androgynie et sa jeunesse plairaient aux jeunes Japonaises » Tôgô Kaoruko

Pourquoi un tel succès ?

La jeunesse de l’Archipel nippon qui écoute de la musique occidentale est composée à 80% de garçons. Les groupes britanniques de hard rock (Led Zeppelin, Deep Purple) et de rock progressif (Pink Floyd, Yes) ont beaucoup de succès. Les jeunes hommes fantasment sur les guitaristes de rock de l’époque et rêvent de devenir des Jeff Beck, Eric Clapton ou Jimmy Page.

Tôgô Kaoruko déclare à propos de Queen : « Quand j’ai écouté Keep Yourself Alive sans rien savoir du groupe, j’ai trouvé ça intéressant, c’était un mélange de Led Zeppelin et de Yes des débuts, tout en étant différent. Les fans qui se précipitaient pour acheter les versions importées avant tout le monde avaient tous le nom du guitariste Brian May sur les lèvres. »

Grâce à Queen, les jeunes Japonaises deviennent aussi des fans de rock

 Les Japonais découvrent le premier album de Queen en 1974, en plein glam-rock. Comme en Angleterre, ils affectionnent les tenues androgynes et psychédéliques et s’émerveillent également devant celles de Queen, dans la mouvance de l’époque mais avec un style bien à eux.

« Le boom des mangas pour filles, dans les années 70, met en avant certaines œuvres pionnières du courant Boy’s Love, dans lesquelles apparaissent des personnages qui font penser à Bowie et à Freddie Mercury »  précise Tôgô Kaoruko.

En plus de leur musique, les filles tombent alors amoureuses des looks de Queen. Pour la première fois au Japon, un public féminin dépasse en nombre les garçons en matière de rock. Comme Queen n’est pas relayé par les médias occidentaux qui les boudent, les groupies japonaises s’arrachent le magazine Music Life.

On comprend alors l’engouement extraordinaire des fans lors de leur premier passage dans leur pays.

Le retour en Grande-Bretagne s’avère plus compliqué et moins agréable pour Queen qui doit gérer ses relations contractuelles, jugées insatisfaisantes, avec en perspective, l’enregistrement de leur prochain album, A Night At The Opera.

Avec le succès de A Night At The Opera et celui de Bohemian Rhapsody, la popularité de Queen explose et le groupe inclut le Japon dans sa nouvelle tournée, en mars-avril 1976.

1976 : A Night At The Opera Japanese Tour (11 dates) :
22/03/1976, Tokyo, Budokan
23/03/1976, Nagoya, Aichi Ken Gymnasium
24/03/1976, Himeji City, Kosei Kaikan
26/03/1976, FRoyaume Uniuoka, Kyuden Gymnasium (apres midi)
26/03/1976, FRoyaume Uniuoka, Kyuden Gymnasium (soir)
29/03/1976, Osaka, Kosei Nenkin Kaikan (apres midi)
29/03/1976, Osaka, Kosei Nenkin Kaikan (soir)
31/03/1976, Tokyo, Budokan
01/04/1976, Tokyo, Budokan
02/04/1976, Sendai, Miyagi-Ken Sports Centre
04/04/1976, Tokyo, Nichidai Kodo

En hommage à leurs fans japonais, Queen écrit et chante une chanson dans leur langue

Sur leur album suivant, A Day At The Races (1976), Brian écrit la chanson Teo Torriatte (Let Us Cling Together), une chanson d’amour avec des refrains écrits et chantés en Japonais pour remercier les fans de leur accueil extraordinaire lors de leur précédente tournée. On prétend que Freddie aurait insisté pour que les refrains soient en langue nippone, il aurait même demandé à l’interprète du groupe durant leur deuxième tournée, de traduire ses paroles.

La chanson, qui ponctue le 5ème album de Queen, sort en single uniquement au Japon, le 25 mars 1977.

Le Japon devient désormais une destination incontournable des tournées internationales de Queen jusqu’en 1985.

Tournées de Queen au Japon :

1979 : Jazz Japanese Tour (15 dates) :
13/04/1979, Tokyo, Budokan
14/04/1979, Tokyo, Budokan
19/04/1979, Osaka, Festival Hall
20/04/1979, Osaka, Festival Hall
21/04/1979, Kanazawa, Practica Ethics Commemoration Hall
23/04/1979, Tokyo, Budokan
24/04/1979, Tokyo, Budokan
25/04/1979, Tokyo, Budokan
27/04/1979, Kobe, Central International Display
28/04/1979, Nagoya, International Display
30/04/1979, Kyuden Athletic Association
01/05/1979, Kyuden Athletic Association
02/05/1979, Yamaguchi, Prefectural Athletic Association
05/05/1979, Sapporo, Makomani Ice Arena
06/05/1979, Sapporo, Makomani Ice Arena

 1981 : The Game Japanese Tour (5 dates) :
12/02/1981, Tokyo, Budokan
13/02/1981, Tokyo, Budokan
16/02/1981, Tokyo, Budokan
17/02/1981, Tokyo, Budokan
18/02/1981, Tokyo, Budokan

1982 : Hot Space Japanese Tour (6 dates) :
19/10/1982, FRoyaume Uniuoka, Kyuden Auditorium
20/10/1982, FRoyaume Uniuoka, Kyuden Auditorium
24/10/1982, Osaka, Hankyu Nishinomiyakyujo
26/10/1982, Nagoya, KokEtats Unisi Tenjijo
29/10/1982, Sapporo, Hokkaidoritso Sangyo Kyoshinakaijo
03/11/1982, Tokyo, Seibu Lions Stadium

1985 : The Works Japanese Tour (6 dates) :
08/05/1985, Tokyo, Budokan
09/05/1985, Tokyo, Budokan
10/05/1985, Tokyo, Yoyogi Swimming Pool Auditorium
11/05/1985, Tokyo, Yoyogi Swimming Pool Auditorium
13/05/1985, Nagoya, Aichi Auditorium
15/05/1985, Osaka, Castle Hall

Durant ces années, le Japon devient l’endroit préféré de Freddie où il fait l’acquisition de nombreux objets de valeur. Comme le rappelle Peter Freestone, « il avait une belle collection de boîtes laquées, beaucoup de ses meubles avaient des motifs japonais. Une grande partie de sa vaisselle et de sa porcelaine provenait de là-bas, et sa collection a été reconnue à une époque comme étant l’une des plus grandes collections privées de gravures japonaises anciennes sur bois au Royaume-Uni. Il possédait également de nombreuses poupées Hakata, les poupées en porcelaine peintes de couleurs réalistes. » 

« Freddie a ressenti une sorte de contentement au Japon qu’il n’a trouvé nulle part ailleurs. » Peter Freestone

Freddie va entretenir de vraies relations amicales au Pays du Soleil levant, particulièrement avec l’éditrice musicale de Queen, Misa Watanabe, qui défend les intérêts du groupe et de Mercury, non seulement au Japon mais aussi dans toute l’Asie. Elle devient rapidement le guide personnel du chanteur. Son mari possède un grand magasin où Freddie effectue ses achats après la fermeture de l’établissement pour être tranquille. Les articles sont ensuite soigneusement emballés et envoyés à l’hôtel de la star. Freddie se rendra de nombreuses fois au Japon, à titre personnel, notamment avec Jim Hutton, son compagnon. En 1986, lors d’un séjour privé durant le Magic Tour, il visite le musée Kurita, spécialisé dans la céramique. « Une photographie prise à ce moment-là, aujourd’hui exposée dans le musée, attire les fans », confie Tôgô Kaoruko. Certains médias rapportent que le chanteur de Queen aurait dépensé un peu plus de 1,2 millions d’euros durant une de ses sessions de shopping au milieu des années 80.

Journal japonais rappelant la passion de Freddie pour l’art japonais (2019) (Japon 1986, Kurita Art Museum of Ashikaga : Hideo Kurita, le Directeur, Jim Hutton, Misa Watanabe et Freddie Mercury)

La carpe koï, nouvelle passion de Freddie Mercury

En plus des œuvres d’art et des antiquités, Freddie développe une passion peu commune pour les carpes koï, des carpes d’ornement prisées dans le monde entier, à l’origine développées au Japon, en Chine, en Corée et au Vietnam. Il fait creuser spécialement pour elles dans sa propriété de Kensington, un étang avec une petite cascade, devenant la pièce maîtresse de son jardin japonais. Quinze spécimens constituent sa collection dans un premier temps, puis au fil des ans, Freddie fait l’acquisition de plus en plus de carpes jusqu’à ce que sa collection devienne l’une des plus célèbres du pays. Pour Noël et les anniversaires, la star et son compagnon s’échangent des koï qui occupent une place importante dans la vie de Mercury. En 1991, l’extraordinaire collection compte 89 carpes. Mary Austin, qui hérite la maison de Freddie, en prend soin selon les volontés de l’amour de sa vie.

Malheureusement, en 2002, les carpes sont victimes d’un accident pendant l’aménagement de l’étang, un employé de la société prestataire éteint par inadvertance l’alimentation de la pompe à air de leurs bacs temporaires : 85 carpes koï meurent, 5 seulement survivent. Mesurant plus de 60 centimètres, chacune des carpes valait jusqu’à 10.000 livres sterling (soit 11.400 euros d’aujourd’hui) !

« Freddie a tout aimé du Japon, sauf les sushis et les sashimis ! » Peter Freestone

Dans La Japonaise qu’il interprète avec Montserrat Caballé, Freddie Mercury parle du Japon comme « [His] only living treasure on earth ».

En 1988, Freddie rend hommage au Japon avec son album Barcelona, enregistré avec la cantatrice Montserrat Caballé. Il écrit La Japonaise (titre en Français), une chanson que les deux artistes interprètent en Anglais et en Japonais. Freddie en a écrit toutes les paroles, même celles en Japonais. Le chanteur de Queen décrit le Pays du Soleil levant avec une grâce et une distinction telles qu’il les ressent au plus profond de lui, et loue la beauté de ce pays comme une force intérieure qui l’a accompagné pendant des années. Ses paroles témoignent, de manière exceptionnelle, de sa sensibilité et de son raffinement qu’il avait jusque-là très peu exposés. On pourrait presque croire que Mercury évoque une personne. Musicalement, ce morceau est intéressant par ses mélodies, ses arrangements et ses sonorités japonisants, faisant une belle place au koto, cet instrument traditionnel, interprété par Naoko Kikuchi, dans la version réorchestrée de l’album, publiée en 2012.

I feel the power of a stranger inside me
A force of magic surrounds me
This fountain within me is overflowing
Peaceful and inviting
Beautiful and enticing […]
Rising sun will bless my morning with a smile
A magic pearl from the seas
Born in a willow breeze
Loyal friend my guardian angel in the sky
You’ve served me well all these years
Greeting with both hands trusting with no fears
Till the end […]

(Extraits des paroles de La Japonaise)

La Japonaise (New Orchestrated Version) –  Freddie Mercury Solo © Polydor, Emi Music, UMG.

Si Queen, et en particulier Freddie Mercury, a été sensible aux traditions nippones, la culture japonaise contemporaine a adopté le quatuor britannique. Aussi, les fameux mangas se sont emparés de leurs idoles qui apparaissent parfois sous les traits de personnages.

En plus Queen d’apparaître dans les mangas de manière graphique, on trouve également des références au groupe, empruntées à leur répertoire, comme dans le célèbre manga JoJo’s Bizarre Adventures. Yoshikage Kira, un de ses personnages masculins qui ressemble étrangement à David Bowie, a développé un Stand dénommé Killer Queen (un moyen de représenter de façon physique les attaques énergétiques, les Stands sont la matérialisation psychique de l’esprit). Killer Queen peut faire exploser tout ce qu’il touche, sans laisser de traces, il dispose même d’une bombe automatique indestructible du nom de Sheer Heart Attack et d’une troisième bombe capable de tuer plusieurs personnes simultanément et permettant d’effectuer des sauts dans le passé (Bites the Dust). Killer Queen possède un tatouage sur son bras droit, Sheer Heart Attack, et sur son bras gauche, Bites The Dust, en référence au titre Another One Bites The Dust.

Killer Queen – Yoshikage Kira (JoJolion) (JJBA Musical Leitmotif/MMV) – Chaîne YT : TheAluminumDragon © UMG, ASCAP, EMI Music Publishing, LatinAutor, CMRRA, SOLAR Music Rights Management, Sony ATV Publishing, UNIAO BRASILEIRA DE EDITORAS DE MUSICA – UBEM, LatinAutor – SonyATV

Au-delà des mangas, le Japon a été le premier pays à reconnaître Queen comme un grand groupe de rock à dimension internationale. Les dix ans de tournées, de 1975 et 1985, ont scellé une relation indéfectible entre Queen et l’Archipel. Cette relation a perduré, même après la disparition de Freddie en 1991.

En 2004, le titre I Was Born to Love You a été choisi pour illustrer une série télévisée à succès, avec d’autres chansons de Queen. La compilation éditée a ensuite rencontré un grand succès.

Après le séisme de mars 2011, dans le Nord-Est du Japon, Teo Torriatte figure dans l’album Songs for Japan, enregistré par des artistes étrangers au profit des victimes de la catastrophe.

Au Pays du Soleil levant, comme ailleurs dans le monde, les jeunes générations ont découvert Queen grâce au succès planétaire du film Bohemian Rhapsody (2018). La reconstitution bluffante de l’époustouflante séquence du Live Aid, en particulier, les a amenées à se pencher sur le groupe et sur le performer hors-normes qu’était Freddie Mercury.

Le site officiel de Queen rapporte que le groupe a remporté l’album de l’année et l’album de la bande originale de l’année pour Bohemian Rhapsody, The Original Soundtrack. Avec cet album et le catalogue de Queen, les ventes de CD, DVD et formats numériques du groupe depuis octobre 2018 ont dépassé les 1,35 millions d’exemplaires vendus au Japon (chiffres relevés en avril 2019).

De plus, en 2019, Queen a reçu le Japan Gold Disc Award décerné par la Recording Industry Association of Japan. Le groupe a également remporté le prix de l’artiste de l’année dans la catégorie musique occidentale pour avoir vendu plus de CD, de vidéos et de téléchargements sur Internet que tout autre artiste, en 2018.

Enfin, le 15 janvier 2020, une compilation Greatest Hits in Japan est sortie, comprenant 12 titres choisis uniquement par les fans japonais. Cette compilation a préfiguré la venue de Queen et d’Adam Lambert, fin janvier 2020 au Japon où ils ont présenté le fameux Rhapsody Tour (4 dates à Tokyo, Osaka et Nagoya). Une manière de perpétuer leur musique et l’esprit immortel de Freddie Mercury très présents dans ce pays cher au chanteur disparu de Queen.

* Tôgô Kaoruko est également l’auteur de Jours heureux en compagnie de Queen, un livre publié en 2004, dont l’édition augmentée est parue en mars 2019 (Shinko Music).

L’article du journal Le Monde, du 1er mars 2020, retrace le célèbre manga JoJo’s Bizarre Adventures, dont la série animée est diffusée sur Netflix : https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/01/jojo-s-bizarre-adventure-l-extravagant-manga-qui-a-conquis-la-culture-web_6031388_4408996.html

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© Sébastien Martignac 2020

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